Naoufal Reghay, l'enfant terrible du néomakhzen

Publié le par demainlemakhzen

Naoufal Reghay (Photo Aujourd'hui Le Maroc)

Rabat.- Depuis sa nomination comme directeur général de la HACA (Haute autorité pour la communication audiovisuelle), Naoufal Reghay, proche des milieux du palais, ne cesse d’embarrasser le président Ahmed Ghazali qui l’avait pourtant proposé et soutenu. Les gaffes de Reghay –surnommé « Barhouch » par ses contempteurs- ont commencé dès le premier mois de sa nomination.

Népotisme

Reghay qui a un lien de parenté avec Ghazali et qui est pistonné en haut lieu, avait occupé le poste de chef de cabinet du président de la Haca, avant d’être nommé directeur de stratégie à la SNRT (Société nationale de radiodiffusion et de télévision), puis secrétaire général de la Commission nationale pour le contrôle de la protection des données à caractère personnel (CNDP).

D’ailleurs ce n’est pas le seul lien de parenté dans la HACA. Les vétérans de l’institution disent qu’il y a au moins 18 liens de famille sur 80 employés et cadres : est-on dans une tribu ou une institution nationale ?

Le nouveau DG de la HACA a commencé une compagne « d’assainissement » contre quelques employés avec qui il a voulu régler ses anciens comptes. D’abord il a essayé de licencier un cadre à la direction générale, et c’est seulement grâce au syndicat, qui venait à peine d’être créé, que le DG a échoué dans son son objectif.

Il parait que le DG comptait mettre à la porte d’autres personnes afin qu’il puisse les remplacer par ses amis et  connaissances. On en veut pour preuve : « il a nommé en 6 mois seulement, 8 personnes (cadres et directeurs) dans une absence totale de  transparence » affirme une source à la HACA.

Tout récemment, le DG a commencé à préparer le chemin pour la promotion de certains de ses proches.

Le numéro 2 de la HACA vise à transformer en un simple groupe de courtisans l’instance de régulation de l’audiovisuel qui deviendra, s’il y réussit, une vraie « boite noire » dont on ne sait rien.

Corruption et anti-syndicalisme primaire

Fin de 2011, le DG a organisé  une « retraite du conseil » qui a duré trois jours et qui a coûté selon Al Massae une bagatelle de plus de 200 millions centimes. Une sorte de “mise au vert” consacrée au « travail de réflexion ».

En lieu et place du débat promis, les sages ont été surpris de se retrouver dans une sorte de convention de la HACA, organisée à la gloire de la direction générale. Alors que l’argent public est ainsi dilapidé, le « Barhouch » a refusé d’appliquer l’augmentation de 600 DH décidée suite au dialogue social de l’année dernière. Car pour lui le 20 février autrement dit le printemps marocain ne doit avoir aucun impact sur « son » institution.

Pire, il a décidé de se rapprocher de certains en les augmentant de 4000 DH avec la justification qu’il s’agit de nouveaux postes. Diviser pour régner est un adage qui a la vie dure au sein de la HACA.

L’administrateur-en-chef de la HACA refuse d’avance toute critique qui pourrait venir de ceux qu’il considère comme ses subordonnés : il a tout fait pour éradiquer toute velléité d’indépendance syndicale au sein de l’institution. Il tente actuellement de créer un syndicat jaune, car à la HACA, on est « en famille » comme il ne cesse de le répéter.

Des sources concordantes affirment que les informations publiées dernièrement par des médias marocains sur la mauvaise gestion dans cette institution n’est que l’arbre qui cache la forêt. « Si on procède à une enquête professionnelle au sein de cet établissement, on dévoilera un scandale. On verra que c’est un puits sans fond où les deniers publics disparaissent sans laisser de trace et sans aucune utilité pour la société puisque l’institution manque d’indépendance et est paralysé par le désir de son chef-en-second de faire plaisir à ceux qui l’ont mis en place. Pire les conseillers on ne les laisse pas faire grand-chose. Ça arrange certains d’entre eux puisqu’ils peuvent ainsi vaquer à leurs affaires personnelles tout en recevant des émoluments de plusieurs dizaines de milliers de dirhams chaque mois », constate un connaisseur des arcanes de l’institution.

La HACA qui doit donner l’exemple de transparence et de bonne gestion, qui doit jouer son rôle de régulation et de protection des libertés et du droit à l’expression, est tous sauf ça.

Il s’avère que ce n’est qu’une institution de plus pour le marketing extérieur… 

Tarik Haythami

Publié dans Makhzaniates

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